Manuel sur la gestion intégrée des ressources en eau dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères transfrontaliers - page 11

Une autre définition utilise l’approche écosystémique, qui vise à équilibrer les besoins des
collectivités humaines et des écosystèmes et favorise dans ce contexte les relations
harmonieuses à tous les niveaux. Les concepts fondamentaux en sont les suivants :
tous les éléments (physiques, chimiques et biologiques) d’un écosystème sont
interdépendants ;
les écosystèmes ont une nature dynamique et complexe qui doit être abordée par une
démarche souple et adaptable ;
les préoccupations scientifiques, sociales et économiques doivent être intégrées.
1.3.2. Les ressources en eau transfrontalières
Les eaux douces transfrontalières couvrent 45% des terres du globe, liant deux ou plusieurs
pays à travers des ressources en eau situées au-dessus (eaux de surface) et en dessous (eaux
souterraines) de la surface terrestre. La gestion de ces ressources est confrontée à de
nombreux défis et doit tenir compte des caractéristiques particulières inhérentes à leur nature.
A cet égard, la gestion des ressources en eau internationales diffère de la GIRE au niveau
national par les points suivants :
la souveraineté des Etats influence la dynamique de la GIRE transfrontalière demanière
importante, ce qui la distingue de la GIRE dans des contextes nationaux ;
la gestion des ressources en eau répond à des cadres politiques, juridiques et
institutionnels nationaux, établis a priori sans coordination ni cohérence entre les pays
partageant des eaux internationales ;
les intérêts et objectifs quant à l’usage de l’eau sont liés à des objectifs de développement
et de sécurité divergents selon les pays ;
la part du pays concernée par le bassin transfrontalier peut avoir un impact sur son
implication et la volonté de bâtir une collaboration transfrontalière ; si un pays est
concerné par un bassin pour une faible fraction de son territoire, son implication ne sera
pas aussi forte que s’il est concerné pour une grande portion de celui-ci ;
les situations conflictuelles relatives à l’allocation et au partage des ressources en eau et
des bénéfices associés sont plus complexes et plus difficiles à gérer à travers des
frontières internationales, d’autant plus lorsque la politique et des conflits internationaux
actuels ou historiques (liés ou non à l’eau) entrent en jeu ;
les échanges d’informations et de données sur l’eau, qui peuvent déjà poser un problème
entre les différents services d’unmême Etat, sont souvent plus difficiles entre des Etats
partageant un bassin.
Il reste que du point de vue de l’articulation entre eau, homme et territoire et à la différence
d’échelle près, les problèmes sont comparables entre deux pays frontaliers tributaires
d’unemême ressource qu’entre deux parcelles ou deux collectivités locales voisines qui
partagent l’eau.
Comme on le verra plus en détail ci-après, la définition des ressources en eau
transfrontalières varie au cas par cas et est souvent déterminée par des accords
internationaux. Au cœur de cette problématique se pose la question “que couvrent les
ressources en eau” - question complexe qui fait souvent appel à de nombreuses
informations scientifiques.
MANUEL SUR LAGESTION INTÉGRÉEDESRESSOURCES EN EAU
DANS LESBASSINSDES FLEUVES, DES LACS ETDESAQUIFÈRES TRANSFRONTALIERS
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1 INTRODUCTION
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