RIOB - La lettre du Réseau

La lettre du RIOB n ° 27 - Mai 2019 4 8 ème Forum Mondial de l’Eau Le Réseau International des Orga- nismes de Bassin (RIOB), les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat (AMEC), le Réseau International des Centres de Formation aux Métiers de l’Eau (RICFME) et leurs partenaires, se sont vus confier la coordination d’une dizaine de sessions thématiques, en liaison avec les processus ”Régional” et ”Citoyens” du Forum. Ces sessions ont permis d’aborder notamment la gestion intégrée des bassins transfrontaliers, l’adaptation, désormais indispensable, aux effets du Changement Climatique (CC) sur les ressources en eau, mais aussi l’in- formation et la formation de tous les acteurs concernés. Deux Sessions Spéciales, parmi les plus suivies de tout le Forum, ont été consacrées au ”Renforcement de la participation citoyenne dans la gestion des bassins” et aux ”Systèmes d’In- formation sur l’Eau : Données et outils pour gérer l’eau et prendre les bonnes décisions”. On retiendra d’abord le slogan qui s’est imposé dans presque tous les thèmes du Forum : ”On ne peut pas gérer ce qu’on ne sait pas mesurer !”. L’organisation et l’amélioration dans chaque pays et chaque bassin, de la production, la collecte, la conserva- tion et l’échange des données, dans le cadre de véritables Systèmes Intégrés d’Information sur l’Eau (SIE), dont il faut assurer la pérennité sur le long terme, doivent permettre une vision précise des situations et de leurs évolutions, en particulier liées aux effets du CC. Des systèmes d’alerte précoce d’inon- dations et de sècheresses doivent être développés partout où cela sera néces- saire. Une deuxième avancée majeure du Forum de Brasilia est la reconnais­ sance de l’importance de la parti­ cipation de tous les acteurs dans la définition et la réalisation d’objec­ tifs communs pour la gestion des ressources en eau. Il faut, en particulier, utiliser les cadres de concertation reconnus, comme les Comités ou Conseils de Bassin, les Commissions Locales de l’Eau ou les Contrats de rivières ou d’aquifères dans ce but. L’accès à l’information, à la formation et à l’éducation environnementale doit être amélioré et en particulier pour les populations les plus défavorisées. En ce qui concerne la prévention des conflits transfrontaliers : l La coopération et le dialogue sur les eaux transfrontalières entre pays riverains offrent des pers- pectives importantes pour leur développement durable, l’intégra- tion régionale, l’amélioration des relations pour un bénéfice mutuel dans tous les domaines écono- miques, sociaux et écologiques. l La création et le renforcement de Commissions internationales, d’Autorités ou d’Organismes conjoints dans les bassins trans- frontaliers améliorent le dialogue, la résolution des conflits et le par- tage des bénéfices de la coopéra- tion entre Pays riverains. l Ces organisations communes doivent disposer de mandats clairs et des moyens humains, techniques et financiers indispen- sables pour remplir leur mission. l On observe un large consensus pour promouvoir une gestion conjointe des eaux de surface et souterraine sur un même territoire et assurer une meilleure protection des aquifères transfrontaliers. En ce qui concerne l’adaptation au changement climatique : Une mobilisation est indispensable au niveau mondial, afin de mettre en place, de façon urgente, des pro- grammes pour prévenir et s’adapter aux effets du réchauffement global sur les ressources en eaux douce. Le ”Pacte de Paris sur l’adaptation au changement climatique dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères”, lancé lors de la COP21, propose un ensemble d’ac- tions ayant fait la preuve de leur effi- cacité et immédiatement applicables. L’eau douce doit être plus officiel- lement reconnue comme une prio- rité des négociations des COP de la CCNUCC, notamment en insistant sur l’importance des mesures d’adapta- tion, à côté des mesures d’atténuation. Il faut assurer une meilleure intégration des politiques de l’eau avec celles des autres secteurs stratégiques, tels que la ville durable, l’agriculture et l’ali- mentation, la santé, les transports flu- viaux, la pêche, les mines ou l’énergie, notamment. Les acteurs sont encouragés à inclure des Solutions Fondées sur la Nature de manière ambitieuse dans leurs poli- tiques et stratégies de lutte contre le CC, d’aménagement du territoire et de gestion des ressources en eau. Il convient d’augmenter significati- vement les financements de l’action climatique dans le secteur de l’eau, pour soutenir non seulement les pro- jets d’infrastructures, mais aussi ser- vir à améliorer la connaissance des ressources et des impacts du CC, le développement des capacités, la gou- vernance, le monitoring et l’évaluation des politiques, aussi qu’un soutien aux organismes de bassin pour la gestion durable des ressources en eau, notam- ment transfrontalières. En ce qui concerne l’éducation et le renforcement des compétences : L’éducation et la sensibilisation aux questions de l’eau et le renforcement des compétences sont essentiels à tous les niveaux pour améliorer la ges- tion des ressources et des services. La formation professionnelle aux métiers de l’eau doit être renforcée, soutenue par des mécanismes finan- ciers pérennes et facilitée par la créa- tion ou le renforcement de centres de formation spécialisés, nationaux ou internationaux. Grands événements mondiaux 18 - 23 mars 2018 - Brasilia - Brésil À l’heure du bilan... Retour sur le FME Session ”Systèmes d’Information sur l’Eau”

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