RIOB - La lettre du Réseau

La lettre du RIOB n ° 27 - Mai 2019 30 Europe Centrale, Orientale, Caucase et Asie Centrale Kyrgyzstan / Kazakhstan Le projet ”Comptabilité de l’eau dans les bassins transfrontaliers du Chu-Ta- las”, financé par la SDC (Agence Suisse de Développement et de Coopération), vise à promouvoir une gestion moderne, durable et transparente des ressources en eau dans les Bassins du Chu et du Talas (Kazakhstan, Kirghizstan). Ce projet a pour objet en particulier, la modernisation des processus de gestion des demandes et de la distribution des ressources en eau pour l’irrigation, sur l’ensemble des Bassins du Chu et du Talas. En effet, alors que dans le système exis- tant, les données sur les demandes en eau sont communiquées par fax ou par téléphone entre services, le Système d’Information sur l’Eau (SIE) en cours d’installation permet aux acteurs de com- muniquer et d’interroger en quasi temps réel et de manière sécurisée, les données souhaitées à partir de leurs terminaux ou leurs tablettes. Les données sont disponibles pour une utilisation opérationnelle, pour l’éla- boration de rapports et préparées de manière à être facilement accessibles et compréhensibles pour tous les acteurs, depuis les associations d’usagers des ressources en eau, jusqu’aux niveaux national et transfrontalier. Les activités menées en collaboration avec les experts locaux, consistent à améliorer la gestion partagée et le traite- ment des données, ainsi que la produc- tion et la diffusion des informations, en fonction des besoins. Grâce à ce système, les organismes locaux en charge de la distribution de l’eau pour l’irrigation peuvent d’ores et déjà suivre en ligne sur tablette, le bon état de cette distribution au quotidien, sur l’ensemble du réseau. Par ailleurs, de nouveaux services d’in- formation (rapports, indicateurs, bulle- tins, cartes) vont être développés pour les autorités nationales et de bassins afin de faciliter le suivi de la distribution sur chaque secteur d’irrigation et pour chaque canal. Au niveau transfrontalier, le système facilite aussi la production et le partage régulier d’information grâce notamment à l’édition régulière de bulletins trans- frontaliers d’information sur la situation des ressources en eau et des usages. In fine, le système mis en place doit aussi pouvoir servir de modèle pour une gestion efficace des ressources transfrontalières, aux niveaux national et régional. Bassins Transfrontaliers du Chu et du Talas Comptabilité de l’eau Exploitation des services offerts sur tablette au niveau de bassin du Chu L’eau et les écosystèmes en Asie Centrale et dans le Caucase (CACENA) De nos jours, la société considère la préservation des écosystèmes comme une tâche mineure concernant unique- ment les organismes chargés de la protection de la nature. Il n’existe pas encore de statut juridique pour la ”pré- servation des écosystèmes” dans les documents réglementaires des pays du Caucase et d’Asie Centrale. Les orga- nismes chargés de la préservation et du maintien des écosystèmes dans le cadre de la gouvernance étatique n’ont pas encore été spécifiés. Les Ministères de la protection de la nature sont responsables de nombreux aspects liés à la protection de la nature (allant du contrôle de l’élimination des déchets, à la collecte des pénalités pour le non-respect des lois écologiques), mais les fonctions directement liées à la préservation des écosystèmes ne sont pas précisées. Par conséquent, les organismes responsables de la protection de la nature ne résolvent toujours pas les problèmes liés aux écosystèmes et à leurs besoins en eau. L’une des causes fondamentales de la dégradation des écosystèmes aquatiques dans les sous-régions est une gestion inefficace et le manque de sensibilisation du public aux prin- cipales fonctions mises en œuvre par ces écosystèmes. La dégradation des Mers d’Aral, Noire et Caspienne, la réduction de la biodi- versité et des ressources biologiques et, les modifications défavorables des débits des cours d’eau transfrontaliers sont universellement connues. ”Ces processus entraînent une détérioration de la qualité de l’eau potable et de la santé de la population, une diminution de la productivité des terres et des rendements des cultures et, une aug- mentation de la pauvreté, du chômage et des migrations”. Les Etats CACENA ont un besoin urgent de développer et de mettre en œuvre des actions intégrées visant à résoudre les problèmes croissants de destruction des systèmes aquatiques. La Déclaration des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (Déclaration de Rio), le Programme des Nations Unies pour le Développe- ment Durable ”Agenda 21”, la Décla- ration du Millénaire et d’autres docu- ments internationaux considèrent la protection et la préservation des éco- systèmes comme partie intégrante du processus de développement. L’ODD des Nations Unies adopté par les Chefs d’Etat et de Gouvernement établit une liste des principes du développement durable et déclare la ferme intention d’adopter, dans toutes les actions envi- ronnementales, une nouvelle éthique de la conservation et de la gestion. Le rapport d’évaluation des écosys- tèmes confirme que leur dégradation continue est le principal obstacle à la réalisation des objectifs de dévelop- pement durable. Lors de la Conférence Ministérielle Paneuropéenne de Kiev, la préservation des écosystèmes aqua- tiques a été déclarée comme objectif sous-régional prioritaire (objectif 1) en Asie Centrale. Conformément à ces objectifs, un groupe d’experts, avec le soutien du CAREC, a étudié l’état des écosystèmes aquatiques d’Asie Centrale et du Caucase du Sud, sur la base des informations disponibles. Il faut espérer que ce rapport sensibilise le public à la dégradation des écosys- tèmes aquatiques de la sous-région et définisse les tâches actuelles dans ce domaine et élabore des stratégies efficaces et des mécanismes de régu- lation de leurs fonctions vitales. Bulat K. YESSEKIN Public Advisory Council CAREC bulat.yessekin@gmail.com

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