RIOB - La lettre du Réseau

La lettre du RIOB n° 26 - Mars 2018 4 Grands événements mondiaux COP23 - CCNUCC - 17 Novembre 2017- Bonn - Allemagne Créées lors de la COP22 de Marrakech en 2016, “les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat - AMEC”, regroupent les quatre “Alliances” des Bassins (Pacte de Paris), des Mégapoles, du Dessalement et des Entreprises, elles-mêmes constituées à la COP21 de Paris un an plus tôt. Elles représentent aujourd’hui plus de 450 Organisations dans le Monde, qui se sont conjointe- ment engagées, à mobiliser leurs partenaires, à identifier et à diffuser les bonnes pratiques et soutenir le déve- loppement de nouveaux projets par des acteurs de terrain impliqués dans l’adaptation au changement climatique et la résilience du secteur de l’eau douce continentale. Les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat ont été désignées par les deux “Champions du Climat”, marocain et fidjien, pour préparer et coordonner, avec leurs partenaires du secteur, la “Journée officielle d’Action pour l’Eau et le Climat”, qui s’est tenue le vendredi 10 Novembre 2017 dans le cadre de la COP23 de Bonn et a fait suite au Sommet Inter- national “Eau et Climat” de Rome des 23-25 Octobre dernier. Cette Journée a été l’occasion de rappeler aux décideurs que l’eau douce est une des toutes premières victimes du changement climatique. En effet les ressources en eau douce sont d’ores et déjà et seront de plus en plus directement affectées par le changement climatique, et cela dès les toutes prochaines années. Les conséquences, selon les régions, se traduiront par un accroissement de l’intensité et de la fréquence des inon- dations et des sécheresses, le renforce- ment des phénomènes hydrologiques et hydrogéologiques extrêmes, une dérégulation des débits des fleuves prenant leur source en montagne, du fait de la fonte des glaciers et de la réduction de l’enneigement. Il faudra aussi lutter contre une érosion accrue, du fait de la modification des espèces végétales et de la couverture des sols, et des changements, voire une diminution, dans la production agricole, une modification des écoule- ments à l’embouchure des fleuves, ainsi que des intrusions salées sur le Littoral et dans les aquifères côtiers, du fait de la remontée du niveau des océans, une prévalence augmentée de maladies d’origine hydrique ou l’arrivée d’espèces invasives dans les écosystèmes, du fait notamment du réchauffement des eaux de surface… Les conséquences démographiques, économiques et écologiques risquent d’être très importantes et nécessitent une mobilisation mondiale pour préparer rapidement les programmes d’adapta- tions indispensables au niveau de chaque bassin, en considérant les eaux de surface et les eaux souterraines. Des régions de peuplement et d’activité économique très étendues se trouve- ront gravement menacées, avec des risques de déplacements importants de populations, notamment dans les zones rurales. Ces effets se cumulent aux importantes pressions d’ores et déjà liées à la crois- sance démographique, à l’urbanisation et au développement. Le réchauffement climatique est un “multiplicateur de menaces”, aggravant les situations difficiles et accroissant les tensions, même dans les régions stables ! Il faut agir vite, avant qu’il ne soit trop tard, et une mobilisation de tous les acteurs est indispensable au niveau mondial, afin de mettre en place, de façon urgente, des programmes nécessaires pour prévenir les effets du réchauffement et s’y adapter. Dans 93 % de leurs Contributions Nationales (INDC), les pays ont identifié l’eau comme étant une priorité de l’adaptation : comme l’eau est essen- tielle pour la santé humaine, la sécurité alimentaire, la production d’énergie, la productivité industrielle, le tourisme, la navigation, la biodiversité, en plus des besoins humains fondamentaux, sécuriser les ressources en eau signifie assurer la sécurité dans tous ces domaines du développement écono- mique, social et environnemental. L’adaptation au changement clima- tique est une des conditions pour atteindre les Objectifs du Dévelop- pement Durable pour 2030 dans le secteur de l’eau. La Journée d’Action pour l’Eau et le Climat s’est organisée autour d’un bilan des actions conduites, en particulier par les quatre Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat, depuis la COP22 de Marrakech l’an dernier, et de quatre sessions thématiques, portant sur : l l’amélioration du financement des projets d’adaptation, l les connaissances nécessaires dans le domaine de l’eau pour répondre à l’incertitude climatique, l l’eau et la résilience urbaine l l’eau, l’agriculture durable et la sécurité alimentaire. Cette Journée a montré, avec la présentation de nombreuses actions déjà en cours, que des solutions “sans regret” existent et peuvent être mise en œuvre immé- diatement, mais aussi que des difficultés doivent être levées. Parmi les recommandations formulées, on peut retenir, en particulier, que : ➊ La gestion intégrée des ressources en eau doit être organisée au niveau des bassins des fleuves, des lacs et des aquifères, littoraux, nationaux ou transfrontaliers, car, en particulier, la coopération régionale et transfrontalière est cruciale et doit être renforcée en présence de ressources de surface ou souterraines partagées entre plusieurs pays riverains. Signature de la Déclaration internationale : Solutions Fondées sur la Nature, lors de la “Journée officielle d’Action pour l’Eau et le Climat” du 10 Novembre 2017 © RIOB - C. Runel Actualités internationales

RkJQdWJsaXNoZXIy NTYxMTg3