Financement de l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers

45 Financement de l'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers Chapitre 4 Conclusions D ans des contextes transfrontaliers, le travail en coopération et avec des organismes de bassin est essentiel pour favoriser la réussite des stratégies d’adaptation et de résilience, pour accéder à des res- sources financières indispensables à la prise de mesures en faveur du climat et pour consacrer de la meilleure façon possible les ressources nationales limitées dispo- nibles aux problèmes les plus critiques. La capacité des bassins à réagir efficacement au déclenchement du changement climatique dépend d’un large éventail de facteurs, notamment de l’accès à l’information sur les effets potentiels, de la capacité institutionnelle de préparation et de mise en œuvre de stratégies d’adap- tation, du suivi et de la collecte d’informations pour réagir de façon rapide et appropriée aux effets du changement climatique, et de l’accès au financement et à la capacité d’absorption, entre autres. Les points couverts dans ce document visent à fournir une meil- leure compréhension du financement climatique à disposition pour l’adaptation et le renforcement de la résilience dans des contextes transfrontaliers, ainsi que des recommandations sur la façon de préparer des projets susceptibles d’être financés afin de pouvoir accéder à ces ressources. Les difficultés posées par les effets du changement clima- tique pour les pays de bassins versants transfrontaliers sont encore aggravés par la complexité des prises de décision au niveau multinational, les défis juridiques et politiques, et les risques supplémentaires propres à un contexte géographique dans lequel les ressources en eau sont communes mais séparées par des frontières natio- nales. La coopération transfrontalière améliore la qua- lité finale des mesures d’adaptation grâce à la participation des parties prenantes et à l’appui de plu- sieurs pays. La coopération peut en outre améliorer l’attractivité financière des projets grâce à une meilleure capacité à gérer certains risques d’investissement (par exemple les erreurs d’adaptation) et à optimiser les résultats. En revanche, les projets transfrontaliers entraînent sou- vent des coûts de transaction plus élevés et ont ten- dance à nécessiter plus de temps, car les fonds pour le climat et les banques multilatérales de développement (BMD) ont généralement besoin de l’approbation de tous les pays riverains. La mise en œuvre peut être plus complexe car il est fréquent que les organisations de bassin (OB) ne puissent pas recevoir de financement direct et ne pas disposer du statut juridique et financier requis ni de la capacité à gérer des projets complexes, ce qui nécessite donc l’implication séparée de pays riverains et d’autres parties pour la mise en œuvre. Chaque bassin est différent et les organismes de bassin doivent définir au mieux leur rôle d’appui au financement climatique de leur région . Leur rôle peut notamment consister à poser les fondements de stratégies de finan- cement fructueuses en élaborant des plans d’adapta- tion transfrontaliers (les décisions étant prises de façon conjointe), en hiérarchisant les mesures visant à aider les pays à mobiliser des fonds par le biais du par- tage des connaissances et, dans certains cas, en rece- vant et en mettant en œuvre directement des fonds pour l’investissement, comme le fait l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Certains OB deviennent très actifs dans ce domaine, tels que la Commission du bassin du lac Victoria (LVBC) et l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Ils peuvent participer à différentes étapes du cycle de pro- jet dans les domaines de l’évaluation des besoins, de la mise en œuvre, de la coordination, du suivi et de l’évaluation.

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