Financement de l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers

28 Financement de l'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers 2.7 Interaction et coopération entre les financements publics et privés Les financements publics, bien qu’étant d’une ampleur et d’une accessibilité nettement inférieure par rapport aux financements privés, stimulent les investissements privés et augmentent chaque année. En 2014, sur les 392 mil- liards d’USD consacrés au financement climatique, 61 % étaient privés et 39 %étaient publics (CPI 2016). Dans un contexte de budgets publics limités, le secteur privé doit consacrer un financement supplémentaire important à l’adaptation pour placer les pays en développement sur des voies de développement bas carbone et résilientes au changement climatique. En règle générale, l’investis- sement dans les pays en développement est une source de rendement intéressante pour les fournisseurs de capitaux du secteur privé. Dans le secteur de l’eau et les contextes de bassin transfrontalier, il existe un grand potentiel d’investissements publics et privés dans l’irri- gation, le stockage de l’eau et l’approvisionnement en eau, entre autres, qui pourraient être liés à l’adaptation. Il existe un marché émergent pour les financements privés dans le domaine de l’adaptation. Les signes récents émis par les grands investisseurs institutionnels suggèrent que des capitaux supplémentaires pourraient être mobi- lisés spécifiquement pour les activités d’adaptation si les bons produits d’investissement étaient mis à disposition (ABD 2016). Les financements privés peuvent appuyer l’adaptation de diverses manières. La dette, en particu- lier, peut être utilisée comme un instrument permettant une adaptationfinancée tant par le secteur public que par le secteur privé, notamment des prêts de projets directs et des lignes de crédit accordés aux institutions de finan- cement locales. Cependant, pour atteindre les popula- tions pauvres, les financements devront être canalisés par d’autres biais, notamment par des produits demicro- finance. Les financements privés ne seront probable- ment pas répartis de façon équitable entre les pays ; ils se concentreront plutôt sur les grandes économies émer- gentes et les pays riches en ressources. Les finances publiques continueront donc à jouer un rôle crucial : veiller à ce que les pays qui ne bénéficient pas de finance- ments privés disposent de ressources financières adé- quates et aider à mobiliser des fonds privés. À cet égard, le financement mixte est une option importante à prendre en compte lors de la recherche de financement. FIGURE 2.3. Engagements dans des obligations vertes, par secteur Fonds propres, USD (milliards) a Engagé Alloué et encours Atténuation Adaptation Total Énergie renouvelable et efficacité énergétique 6,2 0,0 6,2 3,8 Transport 5,1 0,0 5,1 2,0 Gestion de l'eau, des eaux usées et des déchets solides 0,1 1,3 1,4 0,9 Agriculture, utilisation des sols et sylviculture 0,5 1,3 1,8 0,8 Infrastructure résiliente, environnement bâti et autre 0,3 0,7 0,9 0,7 Total 12,1 3,3 15,4 8,3 79 21 100 Énergie renouvelable et efficacité énergétique 40% Transport 33% Gestion de l'eau et des déchets 9% Agriculture, sylviculture et écosystèmes 12% Infrastructure résiliente et autre 6% Source : Banque Mondiale, 2017b, p. 7. Remarque : a. La somme des chiffres peut ne pas correspondre en raison de l’arrondi.

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