Financement de l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers

14 Financement de l'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers Les processus de développement des plans nationaux d’adoption (PNA) et des contributions déterminées au niveau national (CDN) permettent aux pays d’évaluer les coûts des projets, d’estimer les budgets nécessaires et de commencer à élaborer des propositions de projets pour les questions prioritaires. Les PNA et les CDN, issus du proces- sus de la CCNUCC, orientent les pays lors de la planifica- tionetdelamiseenœuvredesactionsfaceauchangement climatique. La plupart des pays disposent déjà de straté- gies et de plans d’adaptation nationaux en place ou en cours d’élaboration. Bien que les financements pour la préparation des PNA et des CDN soient facilement acces- sibles pour la plupart des pays en développement, ceux destinés à la mise en œuvre des projets d’adaptation et d’atténuation sont octroyés projet par projet et s’ap- pliquent à un ou plusieurs des fonds à disposition. La plupart des pays intègrent également des considérations climatiques tout au long de leur large planification natio- nale et de développement de stratégies ; Toutefois, cela ne tient pas toujours compte des aspects transfrontaliers de l’adaptation. Le processus d’intégration est essentiel car il permet auxministères des Finances d’inclure dans la pla- nification budgétaire à court et à long terme les coûts liés au climat. Cela permet également d’inclure des facteurs de vulnérabilité au climat dans les différents ministères sectoriels et dans les discussions avec les partenaires de développement. La prédominance nationale de ces approches et processus ont tendance à ne reconnaître ni la nature transfrontalière des effets climatiques, quand c’est pertinent, ni les opportunités que procure un OB pour obtenir un impact plus important et plus efficace. Par conséquent, il incombe souvent auxOBouauxminis- tères de l’Eau, qui y sont habituellement représentés, de plaider pour une approche transfrontalière du dévelop- pement de projets. 2.2 Financement et investissement disponibles pour l’adaptation et le renforcement de la résilience Un tableau plus clair de la finance climatique disponible peut mieux orienter les décideurs et les investisseurs aux niveaux national, régional et des bassins. Une bonne connaissance de l’ensemble des institutions finan- cières, notamment leurs priorités et leurs procédures, est primordiale pour l’élaboration d’un portefeuille financier équilibré, en particulier pour les projets d’adaptation à grande échelle tels que les barrages, les infrastructures d’irrigation ou les systèmes météorolo- giques. La majeure partie du financement pour l’adap- tation dans les pays en développement passe par le biais de mécanismes bilatéraux, régionaux ou multila- téraux. Ces mécanismes sont similaires aux méca- nismes d’aide au développement traditionnels, mais la différence réside dans l’approche de financement de chaque fonds et dans le cycle de projet propre à chaque institution. Les mesures d’atténuation, en revanche, sont principalement financées par des financements privés et, dans une moindre mesure, par des finance- ments publics et à des conditions favorables qui servent à ancrer et à exploiter les investissements pri- vés de plus grande importance. Les investissements qui y sont consacrés ont atteint 437 milliards d’USD en 2015, dont 66 % sous forme de financement privé, et ont diminué à 383 milliards d’USD en 2016. Pour 2015- 2016, dans les pays en développement, 79 %des finan- cements ont été obtenus dans le pays où ils ont été dépensés, et la tendance à la hausse des investisse- ments réalisés au niveau national est constante (Buchner et al. 2017). En prévision de l’Accord de Paris, les institutions financières multilatérales de dévelop- pement se sont engagées à intensifier leur finance- ment climatique, avec des objectifs allant de 25 à 40 % de la totalité de leurs activités d’ici 2020. Au début de 2017, ces institutions avaient collectivement atteint plus des trois quarts de ces objectifs (Banque mon- diale, 2017c). Les financements publics et privés pour les projets d’adaptation sont une infime proportion du financement climatique global ; toutefois, les négociations mondiales laissent envisager un intérêt grandissant, en particulier à la lumière de l’augmentation des effets climatiques et des alertes des scientifiques. Des études indiquent que

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